La direction culture de l’université de Lille propose une programmation très riche de 160 événements ouverts à toutes et tous et gratuitement. Elle met en avant l’émergence régionale au travers d’une programmation engagée et actuelle inscrite dans la thématique des transitions. Chaque année, ce sont 50 ateliers de pratique artistique, 40 spectacles, 50 conférences, des concerts, de la danse, des textes qui sont proposés dans les différents lieux de la métropole.
Parce qu’il a bravé Dieu – ou alors le Diable – le Hollandais Volant est condamné à errer éternellement sur les mers. Une fois tous les sept ans, il peut revenir à terre pour se délivrer de sa damnation : seule la fidélité absolue d’une femme pourra briser ses chaînes et lui apporter le salut. Alors qu’il accoste pour échapper à une tempête, Daland, un marchand norvégien, fait la rencontre du mystérieux marin, dont la fortune ne lui échappe pas. Intéressé, Daland, qui ignore tout de la malédiction, propose au Hollandais la main de sa fille, Senta, bien qu’elle soit fiancée au jeune Erik. Senta, elle, connait bien la légende du Hollandais Volant. La destinée du capitaine maudit la fascine depuis toujours. Porté par deux chanteurs lyriques, une comédienne et deux musiciens, cette petite forme nous entraine, entre opéra, musique, conte et théâtre d’ombre, dans les méandres de la légende du Hollandais volant, telle qu’immortalisée par Richard Wagner.
Lettre(s) à soi, projet co-créé par Bernadette Gruson et Florian Vörös, se déploie depuis octobre 2023 autour de temps de réflexions (tables rondes), d’ateliers d’écriture avec des adultes sur leur soi ado passé, avec des ados sur leur soi actuel et soi adulte futur, et auxquels se sont aussi ajoutés les récits d’artistes pour qui les questions d’adolescence et d’émancipation sont au cœur de leur démarche de création. La performance Lettre(s) à soi, en mêlant mots et musique électro, cherche à restituer le processus de ce projet rhizomique, à faire circuler ces récits pluriels, dire la puissance de l’intime et du collectif, pour faire de ces présents des futurs désirables.
C’est une histoire d’amour. Et finalement, une histoire pleine de gaieté. Entre deux êtres qui ont passé la plus grande partie de leur vie ensemble, et qui, alors qu’il leur reste encore un petit bout de chemin à parcourir, se trouvent confrontés à l’épreuve de la terrible maladie d’Alzheimer.
Elle était professeure de danse, lui est encore écrivain. Un soir, elle rentre en pleine nuit, sans pouvoir se rappeler ce qu’elle a fait de la journée. Ce sont les premiers signes. Ensemble, ils vont passer toutes les étapes de cette épreuve.
Pour tenter de contrebalancer l’avancée inexorable du mal, Lui va réinventer son amour pour Elle, en retrouvant son âme d’enfant, et en lui réinventant en permanence un univers, fragile, qui se décompose aussi vite qu’il le met en place. Parce que, dans sa tête à Elle, Lui a été effacé. Il ne fait plus partie de sa mémoire, de son passé. Malgré tout, non sans abnégation, Il tente de la reconquérir à nouveau. Et qui sait, de recréer les circonstances favorables à une première rencontre, une première fois… Antoine Lemaire parle d’Alzheimer sans jamais en citer le nom et sans pathos dégoulinant. La maladie va donner un cours différent à l’amour de ce couple, obligé à se redécouvrir dans des circonstances très différentes. Un voyage touchant. Le texte est sensible et juste, et n’en fait jamais trop, ni dans le sens du drame, ni dans celui de l’amour éternel.
Vendredi 2 mars 1714, rue Barlet à Douai, la rumeur publique enfle… un certain Guillaume Monier, décédé la veille, est sur le point d’être inhumé. Il se dit que sa jeune épouse Jeanne Margueritte ne serait pas étrangère à ce décès. Guillaume aurait fait l’objet d’un empoisonnement à l’Arsenic. Mme Margueritte va devoir répondre des faits qui lui sont reprochés devant le Parlement de Flandre…
Le Centre d’Histoire Judiciaire est une unité mixte de recherche (CNRS- ULille) dont les travaux portent sur l’histoire de la justice et de ses acteurs. Son pôle de médiation scientifique a donné, il y a quelques années, un nouvel éclairage à cette affaire dont le dossier de procédure est conservé aux Archives Départementales du Nord.
Macha est une femme de plus de quarante ans. Sa vie bascule après son divorce. Alors, se déchirent toutes ses croyances en l’amour, qu’elle concevait exclusif et rebelle. Tout son socle de valeurs et d’engagements se disloque. Elle opte pour une vie sans destin, sans éthique ou seuls l’alcool et le plaisir lui sauvent la peau. Les mots déversés sont au centre, parfois épineux, d’amour, bruts, en rupture. Des mots qui disent le vertige de l’arrachement physique, social et même politique de Macha à l’ancien monde. Tout commence comme une conférence. Nous sommes à un instant t de sa vie.
Très rapidement la conférence devient ou dérape, pourrait-on dire, en confession. Elle parle, et quand elle parle, eh bien parfois c’est dur et puis ça devient tellement tendre, ça oblique vers le bas, ça remonte et puis ça se tait et ça écoute. Une tragédienne moderne qui convoque toutes les rages, les espoirs déchus. Le corps se déhanche, le corps est parfois maladroit, il tient sur des talons hauts perchés qui la mettent en danger de temps en temps et qui servent ou rattrapent son allure de femme droite, brute mais toujours élégante.
Une partition musicale du corps. Le musicien écoute, rejette, il est dans l’effarement parfois. Il offre une nouvelle perception, une nouvelle perspective. Il ouvre et élargit l’espace de Macha et participe à l’effondrement et/ou à la renaissance de l’univers de Macha.